Chaque fois que j’étais absente, il semblait que Jake avait de la compagnie. Des femmes différentes, chaque visite étant clairement enregistrée par la caméra qu’il avait installée, ironiquement, pour notre sécurité.
Je suis restée figée, la tablette tombant sur mes genoux. Mon esprit s’emballait. Comment a-t-il pu ? Quand notre vie commune s’est-elle transformée en une telle mascarade ? Les larmes brouillaient ma vision, chaque vidéo de l’appareil photo était un coup de poignard dans mon cœur. La confiance que j’avais placée en lui, l’amour que j’avais nourri, tout cela n’était-il qu’unilatéral ? Étais-je la seule impliquée dans cette histoire ?
À chaque rire de femme, à chaque bouteille de vin partagée, j’avais l’impression que l’appartement rétrécissait, que les murs se refermaient sur moi. J’avais aimé cet espace, notre vie partagée, mais maintenant chaque pièce criait à la trahison.
Je me suis sentie nauséeuse, une boule se formant dans ma gorge alors que la réalité s’installait comme du plomb dans mon estomac. Il ne s’agissait pas d’une simple erreur ou d’un malentendu. C’était une trahison délibérée et répétée. Mes mains se serrèrent en poings, mes ongles s’enfonçant dans mes paumes.
La rage se mêlait à mon chagrin, chauffant mes larmes qui ruisselaient sur mon visage. Je devais le confronter, exiger des réponses. Mais d’abord, j’avais besoin de me calmer, de rassembler les morceaux de ma dignité. Je ne pouvais pas le laisser me voir brisée.
Je devais être forte, pour mon propre bien. L’amour que je pensais que nous avions s’était envolé, et à sa place se trouvait une colère froide et dure. Jake avait de sérieuses explications à donner, et j’allais m’assurer de les obtenir.
Lorsque Jake est revenu, l’appartement était silencieux. La tension était aussi épaisse que le brouillard. Je me suis assise à la table de la cuisine, les images de la caméra de la porte tournant en boucle dans mon esprit. Il m’a accueillie avec son habituel sourire décontracté, inconscient de la tempête qui régnait en moi.
